Deux jours à Québec

Publié le par Arkalys

Arka est au Québec, on le saura. Mais Arka était A Québec. Québec City, dit-on ici pour éviter la confusion.

Comment aller à Québec, d’abord ? Eh bien, quand on n’a pas de voiture, le plus simple, c’est de prendre le bus. Orléans Express propose des allers-retours à partir de 70$, départ toutes les heures. Quand même. Mais avec ça, pas besoin de réserver, vous vous pointez quand vous voulez avec votre billet, et hop, c’est parti. 3 heures de routes, que je vais vous raconter dans le détail. Forêt. Prés. Champs. Forêt. Forêt. Rivière. Forêt. Forêt. Forêt. Rivière. Champs. Rivière. Forêt. Forêt. Forêt. Québec !





Arrivé à la Gare du Palais, il faut se repérer. Avec un grand plan, c’est mieux. Nous, on en avait pas, on avait que le micro-truc Géo. « C’est la gare, ça ? - Non, elle est là ? - T’es sûre ? - Ouais.  - Ah non, c’est celle-là ! - Attend, on est quelle rue, là ? - Merde, je la trouve pas. Si, elle est là. - Bon, bah le plus simple, c’est encore qu’on monte dans la vieille ville. Là, on devrait s’y retrouver » !

Une grimpette plus tard, un monsieur du cru nous voit nous débattre avec notre plan, et nous indique gentiment la direction de l’Auberge de Jeunesse. Re-grimpette. Je commence à apprécier Montréal, moi. C’est grand mais au moins, c’est plat. Ici, à Québec, ils ont axé le truc sur l’aspect défensif. Résultat, difficile d’accès. Connard de Champlain, il aurait pu penser aux touristes qui viendraient quatre siècles plus tard.

L’auberge de jeunesse (Auberge International de Québec) est très bien située. 28$ la nuit pour les dortoirs les plus grands (6 à 12 personnes). La nana, sympa, nous laisse poser nos sacs, la chambre n’étant pas encore prête. On peut visiter la ville plus léger.

 

Grimpette (encore) à la citadelle, d’où un joli point de vue nous permet de prendre nos premières photos. Le Saint-Laurent est encore plus impressionnant qu’à Montréal, et, enfin, on comprend vraiment l’intérêt de Québec, et l’origine de son nom. Hahaaaa ! Vous croyiez que j’avais oublié ? C’est mal me connaître. Allez, un peu d’histoire.


 

Vue sur le Saint-Laurent


Lorsque Pierre Dugua de Monts (dont vous pouvez admirer le buste à la citadelle, justement), Lieutenant général pour la Nouvelle –France et détenteur du monopole du commerce de fourrures en Canada, se lance après quelques années de commerce et d’exploration, dans la colonisation de la Nouvelle-France, il demande à son lieutenant, Samuel de Champlain, de choisir un endroit sur le Saint-Laurent pour y construire une base. Champlain, qui connaît pas mal la région, se dit « Ah, tiens, y’a cette place que les Algonquins appellent Kebec, ce qui veut dire dans leur langue de Sauvage (Champlain était très européanocentriste) « La où la rivière se rétrécit ». Ca pourrait être pas pire d’y poser une Abitation ». Ainsi naquit la premire Abitation de Québec, au pied de la falaise, sur l’actuel site de la place royale. Trois baraques, un entrepôt, un mur et un fossé, et cinquante mecs qui se les pèlent, condamnés à passer l’hiver entourés de Sauvages et de glace.

 

M. de Monts...contrairement à son sous-fifre de Champlain, il a pas eu droit à une statue complète !


Revenons-en à nos caribous. On voit bien, effectivement, le fleuve se resserrer, ce qui avait l’immense avantage de contrôler le passage sur le Saint-Laurent à partir de ce point : les navires étaient désormais à portée de canon, où qu’ils soient sur la largeur du fleuve, et passent ceux qui ont le droit.

 

"Navire ennemi en vue !" "Ah ? Bah coulez-le !" BOUM !


Première prise de contact, donc, avec le paysage de Québec, et avec le château Frontenac, cet hôtel que vous pouvez voir sur toutes les photos de la ville, sauf celles qui montrent le Parlement. On y reviendra. Pour l’instant, poussons du côté de la citadelle et du musée qui s’y trouve. Après une petite ballade, on arrive devant l’entrée, et là, on se demande si ça vaut vraiment la peine. Je le ferai peut-être visiter à mes parents cet hiver, mais pour l’heure, à force de faire des musées sur le Canada, on maîtrise par cœur l’arrivée du régiment Carignan-Salières et l’uniforme. On se dirige donc vers la ville haute, en profitant des rues et de leurs bâtiments qui font très « vieille ville européenne ». La densité de restos et de boutiques de souvenirs nous indique l’intérêt touristique de la ville. Vous pouvez manger de tout, mais oubliez les petits snacks et autres grecs que vous pouvez trouver à Montréal. Ici, à peine un MacDo. Le reste, c’est du resto, du vrai ! Le pigeon paie, profitons-en.

 


Arrivé à la place d’armes, pleine vue sur l’immense et très esthétique château Frontenac. Une terrasse surplombant la basse ville invite à la promenade. On y flâne volontiers, admirant le Saint-Laurent et les nuées de touristes en contrebas. On y croise de tout, des artistes de rue aux groupes d’américaines surâgées habillées en rouge et violet, me demandez pas pourquoi.

Profitez-en pour aller jeter un œil aux vestiges archéologiques au même endroit, c’est gratuit, et vous pouvez admirer les sous-sols des premiers châteaux des gouverneurs. Au programme, des cuisines, des latrines, des celliers. En fait, il reste deux foyers et des bouts de murs. Pas très explicites, mais les panneaux expliquent bien les choses. Et puis c’est gratuit !

 

Ah bah oui ! Un mur, du gravier...comment ne pas reconnaître les latrines typiques de 1723 ?


Puis, descente vers la basse ville. Pour des raisons que j’ignore encore, on a eu la présence d’esprit de payer 1.75$ pour descendre en funiculaire, alors que théoriquement, c’est la montée qui est le plus fatiguant !!!


 


Moins de restos dans cette partie de la ville. Moins touristique ? Pensez-donc, y’a simplement plus de magasins de souvenirs. Et puis des machins amérindiens qui vendent des statues Inuits à côté des vrais faux arcs iroquois à 180$ et des faux faux pendentifs et autre bijoux à pseudo-inspiration amérindienne. J’ai failli craquer. Je crois que je l’ai pas fait uniquement parce que j’y retourne cet hiver !! Ah, et un atelier de souffleurs de verre dont les souffleurs étaient absents les deux fois où on est passé. Fin de saison, ou paresseux ? On le saura jamais.

Après avoir étudié toutes les cartes de tous les restos (chers), on se rabat sur une pizzeria de la place royale. Et une pizza ananas/bacon en face de Louis number fourteen, ou du moins sa statue. La pizza est pas trop cher et pas mauvaise du tout, mais pour le prix, pas trop grande. Et c’est un proprio français ! Sont vraiment partout !!!

 

La place royale


L’après-midi, direction le Musée de la Civilisation, affublée pour l’occasion d’un potager géant intitulé le Potager des visionnaires ou un truc dans le genre. En clair : des légumes et des fleurs qui poussent allégrement sur les terrasses surplombant le musée. A l’intérieur dudit musée, deux expos permanentes, une sur l’histoire du Québec depuis l’arrivée des Européens, l’autre sur les Premières nations (les autochtones). Et une foultitude d’expos temporaires plus ou moins alléchantes qu’on aura pas le temps de voir parce qu’il est déjà 15 :00 et que le musée ferme à 17 :00, ou quelque chose du genre. On commence par l’expo du rez-de-chaussée, sur les Québécois. Très bien faite, elle retrace toutes les étapes de l’histoire de ce jeune pays, avec quelques supports télévisuels, des panneaux explicatifs et une foultitude d’artefacts. Mais celle sur les Premières Nations m’intéresse plus. Je regrette. Muséologie peu attractive, peu d’infos sur la période de la Nouvelle-France (qui me concerne quand même plus que le XXe), quelques objets d’artisanat et des vidéos sur comment les nations amérindiennes ont su se faire entendre du gouvernement…ou pas. 10mn de visite, montre en main. J’aurais mieux fait de rester plus longtemps à la première.


 

Potager sur le toit du musée

 

De retour à l’auberge de jeunesse, le temps de prendre possession de la carte-clé, et on repart vers notre lieu du souper, le resto chez Victor, qui se situe sur la colline parlementaire. Au passage, on repère un autre resto, joyeusement intitulé le Hobbit, qui sert des déjeuners. Mais des articles spécialisés suivront.

Après le repas, retour vers la vieille ville basse, pour prendre le traversier jusqu’à Levis, la ville qui se trouve sur l’autre rive du Saint-Laurent. Tout ça pour prendre des photos de Québec by night, qui finalement, rendent pas si mal. C’est au retour, posé sur le banc du traversier, en plein milieu du fleuve, qu’on se rend compte que, mince, on est en septembre, et ça fait froid !


Québec by night


Le lendemain, après un déjeuner copieux chez le Hobbit, race dont on sait qu’ils sont forts en p’tits dèjs, direction le vieux port, encore un peu endormi : les multiples animations pour le 400ème de Québec ne sont pas encore lancées.

Ah, ça, ils sont fiers de leur 400ème anniveraire ! 400 écrit partout sur les vitrines, des animations, des lampes façon « illuminations de Noël » clamant « 400 ». Le plus fun ? Dans l’un des deux magasins de Noël, proposant toute l’année boules, angelots et guirlandes, une feuille d’érable en verre, dorée à l’or fin, affichant « 400ème anniversaire de Québec ». Ca fait joli sur le sapin, mais c’est vite dépassé !

Mais sur le vieux port, rien encore. Faut attendre l’aprèm’. On continue donc vers la ville basse, prenant quelques enièmes photos du château Frontenac et du Saint-Laurent, on remonte vers la ville haute, et repos dans le parc Montmorency, où on observe les feuilles de deux morceaux d’arbre changer de couleur (cf. Juste une photo, L’automne à Québec). Puis on redescend vers le port, un peu plus actif que ce matin ! Coup de cœur de la journée : l’orchestre d’hommes-orchestre, un groupe de musicos dans et sur une camionnette qui font de la musique un peu décalée. Les deux chanteuses, perchées sur le toit au moment où on arrive, ponctuent leurs chansons de gloussements de poules, tandis qu’un guitariste gratouille nonchalamment son instrument à la fenêtre, côté passager. De temps en temps, des bras surgissent d’on ne sait où pour le recoiffer ou le faire tirer sur une cigarette. Autre morceau, tout le monde dans le camion, et un tuba incrusté dans la carrosserie, agrémenté de plein d’autres instruments, entonne une mélodie façon « orgue de barbarie ». Vraiment chouette.


 


Le reste ? Des jardins-œuvres d’art au symbolisme peu explicite, des œuvres d’art tout court au symbolisme plus ou moins explicite, mais heureusement toujours expliqués par des panneaux pour les ign-arts comme moi, un spectacle de tango où la danseuse déclame des monologues en québécois (bizarre !!!) et une boutique où vous pouvez acheter pins, livres ou polaires estampillées « 400 ans de Québec » ! Yeah !


L'un des jardins-oeuvres-d'art du 400ème.


Avant de repartir, petit détour au marché du vieux port, histoire de déguster une barquette de framboises et une tarte au sucre (overlight, je conseille à tous les adeptes du régime !!!). Et trois heures de route plus tard, avec le même paysage qu’à l’aller, de retour à Montréal.

 


Québec est une super ville, qui doit être encore plus jolie qu’en hiver. C’est vraiment chouette à visiter, on tombe sur des monuments à chaque coin de rue, les paysages permettent des photos à en faire baver les potes ou la famille le week-end à son retour, mais c’est bien plus petit que Montréal, et moins animé ! Quelques jours suffisent à en faire le tour, même « à fond » et pour ceux qui restent dans la région plus longtemps, il est fortement conseillé d’aller voir au-delà !

Publié dans Sites remarquables

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