Le Biodôme

Publié le par Arkalys

Premiers contacts avec la forêt canadienne…au cœur de Montréal

Puisqu’il faut bien faire quelque chose des vieilles infrastructures inutiles après les J-O, le Canada et la ville de Montréal ont eu la délicieuse idée de transformer leur stade vélodrome (c’est pas vraiment le sport fétiche ici) en un Biodôme.

 

                              Le Biodôme et la tour inclinée du stade olympique


Biodôme, Biosphère…y’en a des bio dans cette ville ! C’est quoi, un Biodôme ? Eh bien, un biodôme en général, je ne saurais dire, mais ce Biodôme-ci est un lieu où ont été recréés (artificiellement…si, si, j’vous jure !) cinq écosystèmes plus ou moins américains. Vous trouverez donc successivement une forêt tropicale (celui qui me dit qu’il y a pas de forêt tropical en Amérique ira me reboiser les 4/5 de la forêt amazonienne défrichés), la forêt laurentienne, l’écosystème ornitho-ichtyologique du Saint-Laurent, et enfin…quoi ? Mais si, ornitho-ichtyologique ! Faites comme moi, faites semblant d’être intelligent et allez regarder sur Wikipedia comment s’appelle la science qui étudie les poissons. Je ne vous ferai pas l’injure de vous expliquer, par contre, ce qu’est l’ornithologie, surtout au papa d’Emilie si d’aventure il passe sur ce blog !!

 

Où en étais-je ? Oui, donc, les oiseaux et les poissons du Saint-Laurent (plus clair, non ?), et quelques spécimens vivant au-delà du cercle polaire Arctique, et en Antarctique. C'est-à-dire, pour le dernier lieu, essentiellement des manchots et des gorfous. Mais si, les oiseaux des Rois de la glisse. Ah, vous voyez que vous connaissez les gorfous !!

 

     Ceci n'est pas un gorfou...Ceci est un ara !


Après avoir payé un billet d’entré pas donné, mais pas excessif non plus (12$ à 8€), et la location pour 4$ d’un audioguide qui finalement, sera beaucoup resté pendu à mon cou par flemme/désintérêt/commentaires inintéressants,  on commence par la forêt tropicale. Ouverture d’un petit sas, et VLAN ! Prends-toi 5°C en plus et 80% d’humidité dans les dents. Mais n’eussent été les verrières au-dessus de nos têtes, on s’y serait cru. Végétation luxuriante, chants d’oiseaux dont je ne sais toujours pas s’ils ont été enregistrés ou si de vrais bestioles chantaient, cachées dans les frondaisons…Le ton est rapidement donné, lorsqu’un Agami trompette (allez sur Google !), paisiblement posé sur la première rambarde, se laisse prendre en photo. Ah ça, par contre, les photos…pas de flash, pas de trépied ! C’est pas cette fois que vous surpasserez Yann Arthus-Bertrand !

 

     Les callimicos, parmi les rares mamifères éveillés et visibles de l'écosystème


Sur un chemin aménagé au milieu de la faune et de la flore, on découvre successivement bassins et branchages qui abritent une faune extrêmement nombreuse. Puis, passage voûté où on peut observer les habitants du Rio (fleuve générique de la forêt tropicale américaine), dont les célèbres piranhas, et un anaconda énorme, à la limite du terrifiant ! Une petite grotte plongée dans la semi-obscurité renferme, elle, des myriades de chauves-souris hyperactives. Et on ressort pour la deuxième partie de la forêt tropicale. Les animaux, sans doute effrayés par l’afflux de touristes de toutes origines et de tous âges braillant, photographiant avec flash, tapant sur les vitres…restent discrets. A peine aperçoit-on quelques oiseaux, essentiellement des aras militaires et rouges, des ibis et des spatules, un tamarin doré qui fait sa sieste en nous tournant le dos, et deux callimicos de Goeldi qui fanfaronnent devant les objectifs. Pas de capybara, de paresseux, d’aras hyacinthe ou de conure soleil, pourtant promis par le site web…

 

     Ara militaire, de loin...

 

     ...et de près !

 

Coup de froid, deux sas plus tard, vous voilà dans la forêt tempérée typique du Canada. Le feuillage est encore vert dans cette serre qui respirerait au rythme des saisons simulées artificiellement. La encore, mis à part les oiseaux peu farouches et les poissons placides, peu d’animaux. Le lynx est tranquillement posé hors de vue des objectifs, et à peine distingue-t-on les oreilles pourvues de pinceaux. Les loutres piquent un roupillon dans leur nid, visibles et cute, l’équivalent québécois et anglais de « mignonnes », mais finalement assez peu intéressantes. Quant au castor, seule une caméra nous permet de le distinguer dans son nid. Au final, seul le porc-épique se prête un tant-soit-peu au jeu et daigne montrer le bout de son nez.

 

     Jeu : chercher le castor. Réponse en surlignant.     Réponse : sous le tas de bois, dans son nid ! C'était dit juste au dessus


Le Saint-Laurent marin est assez peu intéressant en surface, malgré quelques oiseaux qui tournent trop vite pour se laisser prendre en photo. En revanche, dans un énorme bassin d’eau de mer censé reproduire les conditions de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent, des esturgeons, des morues et des flétans gigantesques fraient au milieu d’espèces plus modestes, visibles derrière d’immense baies vitrées sous le niveau de l’eau.

 

     Le grand bassin de l'estuaire du Saint-Laurent


On passe enfin rapidement aux écosystèmes arctique et antarctique, sans en ressentir la température puisque d’épaisses vitres nous séparent des animaux. Conseil : évitez d’arriver à l’Antarctique au moment du repas des oiseaux, sans quoi vous verrez plus de touristes collés aux vitres que de manchots et de gorfous. Et si, chanceux que vous êtes, vous arrivez à en apercevoir certains, ce ne sera que dos tournés, puisque toute leur attention va au soigneur, de l’autre côté, et à son seau de poissons !

 

Renons, pour finir, avec la chaleur et le soleil, à l’exposition temporaire sur Madagascar. Dans des vivariums, geckos, caméléon et grenouilles s’ébattent joyeusement (y’a pas plus amorphe qu’un gecko ou un caméléon), tandis que dans une cage dont l’entrée est gérée par les employés du Biodôme, on peut observer de très près, et sans barrières s’il vous plaît, des lémurs catta, dont le nom (catta, pas lémur) proviendrait de sa démarche similaire à celle d’un chat.

 

     Les lémurs catta, à Madagascar...ou presque !

 

Si vous tenez absolument à tout savoir, le sous-sol renferme une salle d’expo interactive sur les facultés d’adaptation au milieu des bestioles, et la boutique regorge de peluches ayant peu ou prou une vague relation avec ce qu’on est censé pouvoir observer au Biodôme. Evidemment, symbole national oblige, le caribou est lui aussi présent sur les étalages, alors que, tout grand stade vélodrome qu’il est, le bâtiment est bien trop petit pour les accueillir !

 

Bilan : intéressant, si l’on veut s’évader et voir des animaux dans un contexte un peu différent de celui du zoo. Agréable, la visite n’est pas excessivement longue, et le dépaysement assuré…si l’on excepte les touristes. Pour ceux qui espèrent voir tous les animaux présentés sur le site, attendez-vous cependant à être un peu déçus. Enfin, possibilité de prendre un billet groupé avec l’insectarium et le jardin botanique, que vous n’êtes pas obligés de faire dans la foulée car c’est valable 30 jours, ou avec la tour olympique, attachée au stade olympique lui aussi, plus haute tour inclinée du monde et au sommet duquel la vue sur Montréal doit être sympatoche. J’ai pas fait, je suis encore là pour 9 mois et demi.

 

PS : Vous avez remarqué mon changement de style d’écriture ? Il paraît que je faisais intello, alors je fais des efforts…surtout quand il ne s’agit pas d’histoire !!!

 

Publié dans Sites remarquables

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