Musée Pointe-à-Callière d'Archéologie et d'Histoire

Publié le par Arkalys

1642. Jeanne Mance et Paul de Chomedy, seigneur de Maisonneuve fondent avec une quarantaine de compagnons Ville-Marie, village missionnaire sur l’Île de Montréal, au confluant de la «petite rivière » Saint-Pierre avec le Saint-Laurent, sur une mince bande de terre.


                 Statue à l'effigie de Maisonneuve, en hommage aux fondateurs de Montréal, sur la Place d'Armes


50 ans plus tard, le gouverneur de Montréal, puis de toute la nouvelle France, le chevalier de Callière, fait bâtir sa demeure à cet endroit.

1796. Le tonnelier André Papineau construit à son tour sur le site des bâtiments. Puis c’est au tour de Pierre Berthelet, 20 ans plus tard, d’y bâtir des entrepôts.

1861, enfin. La Royal Insurance Company y installe un immense édifice, qui restera debout jusqu’en 1951.

Entretemps, Montréal a grandi, on a gagné des terres sur le fleuve pour y bâtir un port. La « Petite rivière » Saint-Pierre, qui recueilli au fil des ans les immondices des occupants du site, devient bientôt un égout à ciel ouvert…puis entièrement souterrain. Il n’y a rapidement plus de séparation entre l’ancien site de Ville-Marie et le reste de Montréal, occupé dès la fin du XVIIe siècle.

 

                           Le musée Pointe-à-Callière


C’est cette superposition de vestiges remontant aux Amérindiens que le musée Pointe-à-Callière, musée d’Archéologie et d’Histoire de Montréal, se propose de montrer aux visiteurs. Après une animation audiovisuelle d’une vingtaine de minute qui retrace l’occupation du site de Montréal, remontant avant l’arrivée de Jacques Cartier à l’ancien village indigène d’Hochelaga, on descend au sous-sol, ou les résultats des fouilles (du moins la partie immeuble) est restée quasiment intacte. De Ville-Marie, on découvre un morceau de cimetière où Amérindiens et Européens étaient enterrés (séparément). D’autres bâtiments s’enchevêtrent, témoignant des occupations successives de la Pointe-à-Callière, se mêlant aux maquettes, vidéos interactives et résultats meubles des fouilles, donnant une idée  de la vie à Montréal à travers les âges.

Le site est grand, et en prenant son temps, on y reste aisément une heure et demie. On y reste d'ailleurs  plus volontiers pour les objets à voir et les panneaux explicatifs que pour les restes de piliers (c’est du moins mon cas). En effet, l’avantage du site et son occupation sur plusieurs siècles est aussi son inconvénient : difficile de s’imaginer à quoi ressemblait le quartier à une époque précise, tant les bâtiments de différentes époques se mélangent. Et quand il ne reste que les fondations, ça n’aide pas. Finallement, il n’y a que le cimetière, le reste de la tour du bâtiment de la Royal Insurance Company et la rivière Saint-Pierre transformée en égout qui restent aisément identifiables.


    Joyeux fouilli dans les ruines


Le cimetière de Ville-Marie, l'un des rares sites aisément identifiable. Le bois, c'est des restes d'anciennes toilettes construites par-dessus le cimetière, à une époque ultérieure ! Quand on vous parle d'enchevêtrement...


Petite contrainte, les bâtiments en surface sont séparés par une route, et il faut faire marche arrière à travers les ruines pour admirer l’exposition temporaire au 1er étage du bâtiment principal, dont l’architecture s’inspire du bâtiment de la Royal Insurance Company. L’exposition temporaire actuelle est France, Nouvelle-France, naissance d’un peuple français en Amérique, qui retrace l’occupation du Canada par les Français et leurs descendants. C’est le dernier site d’exposition, après avoir sillonné l’Est du Canada et l’Ouest de la France. Simple, claire et bien fournie en cartes anciennes comme nouvelles, artefacts (comprenez « objets d’époque ») et panneaux explicatifs, l’expo permet une vision plus claire de ceux qui ont fait le Québec, à travers quelques portraits de gens du commun ou de grandes figures, européennes comme amérindiennes. A voir jusqu’au 12 octobre 2008.

Au 3ème niveau, un belvédère offre une vue imprenable sur le vieux port et le Pont Cartier. Après tous ces va-et-vient, on retourne enfin sur le second site en surface, l’ancienne douane de Montréal, bâtie pour que les navires ne soient pas obligés d’être dédouanés à Québec, et qui abrite la boutique du musée. S’y côtoient tricornes (magnifiques !), objets d’art amérindiens pour touristes (plumes, dreamcatchers et pierre totémiques…j’ai craqué pour une Friendship Feather), une abondante bibliothèque sur le Canada (j’y ai acheté un de mes livres pour l’université), de la vaisselle, divers souvenirs estampillés « Montréal » ou « Québec »…Au premier étage, une expo sur la diversité culturelle que je ne pourrai vous commenter, étant donné que je ne suis pas allé la voir, faute de temps et d’intérêt marqué pour le sujet.


   Jolie vue du belvédère...


Bref, un site à voir, malgré mise en valeur des vestiges eux-mêmes assez médiocre. Le reste est chouette !

Publié dans Sites remarquables

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